Jib y Julie en bici - La suite

   On n en revient pas nous-meme… mais partout ou on passe, les gens sont tres attentionnes – nous demandant si nous avons besoin d un renseignement ou de quelquechose si nous sommes arretes en bord de route – et tres hospitalier - nous invitant chez eux, beaucoup plus facilement qu en France…

   Toute la journee, quand on traverse des villages, on a du mal a redecoller tellement les echanges s enchainent avec tout le monde ¡!! Et nous avons encoré fait de belles rencontres…

Jorge et Gaston

   Entre 2 villes, distanciees l une de l autre de 150km de desert, nous nous sommes retrouves un peu betes, a mi-distance, presque sans eau, pieges par la carte qui montrait des villages tous les 20km… qui s averaient, l un apres l autre, n etre plus que des ruines, la voie ferree passant par la n existant plus… Vers 18h, plus que 2 litres d eau pour faire a manger ce soir, demain matin et boire demain jusqu a la ville. Nous passons devant un petit monument a l effigie de la “Difunta Correa”, comme on en voit tres regulierement en bord de route. Son histoire est que, durant la guerre, cette femme s est echappee avec son bebe a travers le desert, ou elle fut retrouvee morte de soif, le bebe ayant survecu sur son ventre grace au lait maternel. Depuis, ceux qui croient a un miracle viennent deposer des bouteilles d eau pleines devant son autel. Ce que nous avions fait la veille… Envieux devant des dizaines de bouteilles d eau… nous resistons a la tentation, par respect, et poursuivons notre chemin en ayant peur de manquer…

   Mais 1 km plus loin, surprise : nous tombons sur un batiment accueillant un campement destines a loger des employes de la DDE d ici, au milieu de rien ¡ Merci “difunta Correa” ¡!! ;-) Non seulement, ils nous offrent de l eau et des glacons, mais quand nous nous appretons a repartir, viennent nous proposer, presque genes, de rester dormir dans une petite chambre attenante a la leur…! Un bon lit apres un mois de camping, ca ne se refuse pas ¡ Merci Jorge et Gaston ¡!!

Jorge et Maria

   Le lendemain, nous atteignons la ville de San Juan, et nous posons dans une sorte de camping – complexe de loisirs (piscine, etc) ou nous sommes les seuls campeurs. En posant la tente, tout au fond, une famille, qui parait installee ici, dans une cabane en briques de 6m2 sans fenetres, nous observe… Lui, petit, bedonnant, boiteux, une drole de bouille, reste assis sur sa chaise de camping en nous regardant de maniere insistante. Avec nos a priori d occidentaux, on se dit sur le ton de la rigolade : “Ouah, c est quoi cette famille de gitans ;-) ¡ Faudra bien fermer la tente en s absentant…!”.

   Une demi-heure apres, le petit bonhomme arrive vers nous en boitant et engage la conversation. En fait, ils travaillent pour le camping comme gardiens et sont loges en echange. Elle, nous rejoinds, d un bon pas, serre la main a Jib et me fait chaleureusement la bise. L echange est sympa. Il nous propose meme, si on a besoin, de garder les velos dans un local, de mettre nos bouteilles d eau dans leur frigo, etc.

   Le lendemain, a l heure de l apero, alors que nous buvons une biere allonges dans l herbe, ils nous invitent a partager un verre a leur petite table de camping… De vrais rayons de soleil, tous les 2 ¡!! On rigolent bien, lui est plein d humour, elle est adorable… De fil en aiguille, nous restons manger avec eux et echangeons nos plats. Tous les 2 ont une philosophie de vie geniale ¡ Ils nous racontent qu avant ils avaient plus de moyens mais qu ils sont heureux comme ca tous les 2. On apprends d ailleurs qu ils ne sont meme pas payes pour le gardiennage, simplement loges dans ce batiment miserable meme pas isole… Scandale ¡ De son cote, lui nous confie une drole d histoire : il s est miraculeusement remis, en une seule nuit, d une leucemie, dont il avait atteint la phase terminale ¡ Et semble aborder la vie avec beaucoup de recul et d humour… Bref, une soirée tres sympa en leur compagnie ¡

   Le lendemain, on s echangent des petits cadeaux a tour de role… Et ce sont encoré eux qui ont le dernier mot en venant nous embrasser avec un gros sac de gouter – trouvant nos ventres un peu trop plats a leur gout : grosse brioche au chocolat, nougat… sachant qu ils ne doivent surement pas pouvoir s en offrir tous les jours… C est trop touchant ¡

Adriana et sa famille

   Deux jours plus tard, aux abords de Mendoza, dans l apres-midi, nous demandons notre route a une femme ratissant devant chez elle. 500 m plus loin, elle nous rattrape en voiture simplement pour nous dire qu elle s excuse de ne meme pas nous avoir dit son nom ni nous avoir propose de boire un verre ou de manger un morceau, ou prendre une douche…!

   Nous acceptons donc de la suivre avec plaisir. Adriana nous presente a ses enfants puis nous passons l apres-midi a boire un rafraichissement avec elle, prendre une petite douche qui fait vraiment du bien, ensuite : mate traditionnel et petits gateaux dans le jardin ¡

   Elle nous propose meme de nous laver des vetements tant qu elle fait une machine et de poser notre tente, mais son mari ayant l air epuise en rentrant du boulot, nous preferons les laisser tranquilles en famille et ne pas abuser. En partant, nous leur promettons une carte postale, et n oublierons jamais l accueil chaleureux de cette femme au visage doux et a la bonte sans limites…

Suite…

   Juste apres avoir quitte Adriana et sa famille, nous faisons une douzaine de km, en soirée, jusqu a la ville de “Lavalle” ou nous esperons trouver un camping, gratuit si posible (il existe parfois des parcs municipaux ou on peut camper gratuitement…).

   Alors qu arretes sur le trottoir, on cherche du regard le parc indique par Adriana, un couple en voiture s arrete juste pour nous l indiquer.

   Nous entrons et allons voir les employes municipaux pour demander l autorisation de camper… discutons un moment de tout et de rien : non seulement, il n y a pas de probleme mais en plus l un d eux nous propose exceptionnellement de nous loger dans un gymnase comprenant des dortoirs, des douches chaudes, une cuisine… et nous en confie meme la cle ¡

Juste INCROYABLES ces Argentins ¡!!... Le retour en France ve faire bizarre ¡