Jib y Julie en bici - La suite

   Ca y est, nous sommes passes en Argentine, l un des derniers pays a traverser… mais quel pays ¡ Plus de 5000 km de long, il reste du boulot ;-)

   Les 2-3 premiers jours : de grandes longueurs, avec des lignes droites de 50km… et surtout, un vent d une force… et manque de bol, toujours de face ¡ Pas le petit vent lancinant qui fait perdre un peu de vitesse, non : un vent capable de nous stopper net en pleine descente, qui nous oblige a appuyer comme des malades sur les pedales pour s arracher chaque kilometre supplementaire, meme en descente ¡!! Tres frustrant, et surtout inquietant pour la suite… En desespoir de cause, on avait meme commence a mettre le reveil a 5h pour tenter  d avancer tot le matin avant qu il ne se reveille… et heureusement, depuis 2 jours, il est toujours la mais beaucoup plus calme, ce qui ne compromet pas la suite…!

   A part ca, l Argentine, quel changement ¡!! Quel contraste avec la Bolivie ¡ D une part, on a retrouve la verdure, la vegetation, oubliee depuis 2 mois dans nos pays d altitude, de sable et de poussiere ¡ On n y pensait meme pas mais quel bonheur de retrouver l odeur des pins, des arbres, la couleur de l herbe, les chants des oiseaux… C est tous nos sens en eveil qu on n a profite de la descente vers une altitude beaucoup plus raisonnable : aux alentours de 1200m.

On a aussi retrouve le fromage et le saucisson ¡!! Ca, je ne vous raconte meme pas… et plein de saveurs plus ou moins laissees de cote depuis trop longtemps ¡

   L Argentine, c est presque comparable a un pays Europeen ¡ D ou notre (bonne) surprise en arrivant a Jujuy, puis Salta, de retrouver de belles villes, des rues pietonnes amenagees et agreables, autant de magasins et de services que dans nos villes…! Seul inconvenient, ca va de soi : notre pouvoir d achat a bien baisse… Ce qui va simplement nous contraindre a voyager autrement : fini les hotels pour les jours de repos (qu on payait environ 3€ la nuit par pers. En Bolivie et au Perou, et dont les tarifs s apparentent presque a ceux de la France ici) mais vive le camping, puisqu ici il y en a partout (aucun dans les autres pays traverses). C est l occasion de croiser encoré plus de voyageurs qu avant : d autres cyclotouristes, une famille de 5 (3 enfants de 2, 4, et 10 ans) voyageant pendant 3 ans en 4x4 amenage… C est chouette ¡

   Donc, changement d organisation pour les pauses... Mais pour se laver, par ex, on a decouvert qu on pouvait aussi se payer une douche dans certaines station-services, ou il existe aussi la solution d une pause dans une piscine municipale… A Jujuy, apres 4 jours de velo sous une chaleur torride (parce que du coup, a 1000m il fait tres tres chaud, et on est juste a hauteur du Tropique du Capricorne), on a decouvert qu il fallait passer un test d aptitude pour entrer a la piscine : il faut passer dans un petit bureau ou des personnes habilitees t epouillent la tete et t ecartent les doigts de pieds, pour en ressortir avec un petit papier “apte” qui te permet de passer a la caisse ¡!! Ils ne devaient pas etre decus les pauvres avec nous… Heureusement que l odeur des pieds n entraient pas en compte ;-)

   Pour ce qui est des repas, changement aussi puisqu en Equateur, au Perou et en Bolivie, nous avions remarque qu il etait finalement moins couteux de manger au restaurant le midi que de se cuisiner quelquechose ou meme se concocter des sandwichs… les restos s apparentant d avantage a des “cantines” offrant de la restauration collective, on pouvait y manger copieusement pour moins d un euro par personne ¡ Et toute la population avait coutume de se retaurer ainsi. Mais ici, les resto coutant un peu plus cher, on se remettra aux pique-niques… et aux barbecues car, par contre, la viande est tres bon marche ¡

Bref, c etait juste pour un petit apercu de notre quotidien…

   Le gros contraste aussi avec les autres pays traverses est qu ici la population est un gros melting pot. Alors qu au Perou et en Bolivie, les gens etaient tous tres types, et que nous ne passions du coup inevitablement pas inapercus, ici nous nous trouvons moins stygmatises. Nous ne sommes plus les “gringos” parmis les “Indigenos”…

Apreciable aussi : ici, les prix sont afiches dans les magasins, ce n est plus a la tete du client, donc plus besoin de “se battre” pour obtenir le vrai prix ¡ Carlos, un cyclotouriste espagnol que nous venons de rencontrer, nous racontait ce matin qu il a rencontré un couple Allemand/Uruguay qui faisaient le test dans les magasins : et a chaque fois, l Allemand obtenait un prix 2 fois superieur a son ami Uruguay ¡…ce qui se passait tout le temps pour nous aussi… Bref, ce temps est revolú ¡

   Voila, que dire d autre… ¿ que c est aussi malheureusement le pays des animaux ecrases en bord de route. On s amuse a les compter. En une journee : 2 anes, 3 chiens, 1 chat, 1 putois, 1 herisson, 1 lama, 1 lapin…

   Cote paysage, en 300km c etait deja tres varie : au debut, de grand paysages desertiques d altitude, puis des paysages de far west avec de nombreux cactus, enfin l arrivee de la verdure avec des decors d Auvergne, parfois du Luberon…

   On s est fait la remarque tous les deux hier : l Argentine a un cote reposant pour l esprit… peut etre parce que la culture et le niveau de vie se rapprochent d avantage du notre, mais aussi je pensé grace au retour des paysages et un climat moins arides, plus rassurants, plus accueillants,… En tout cas, hier, pour la premiere fois, on s est dit tous les 2 : “ah ¡ on se sent en vacances… alors qu avant c etait plus… une aventure ¡”

ARGENTINE, PAYS DU VENT