Jib y Julie en bici - La suite

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"Patagonia sin represas"

“Patagonia sin represas ¡” (23/02/2012)

 

 

1ere partie : Nord de la “carretera austral” et trek “Cerro Castillo”

 

                Apres une petite semaine de “Carretera Austral”, a pedaler tantot le long d’un fjord a travers une vegetation luxuriante, tantot en pleine montagne au pied de glaciers imposants, toujours le long de rivieres, de lacs, de cascades, nous voici arrives un peu apres Coyhaique, en ayant eu la chance jusqu’ici de passer entre les gouttes…

                Jusque la, les pistes ne sont pas si mauvaises meme si les denivelees peuvent etre un peu cassants – bien abrupts. Et on nous avait prevenu que tout etait cher – c’est vrai – et qu’on ne trouvait vraiment pas beaucoup de commerces en route pour se ravitailler… mais pour le moment c’est encoré le paradis par rapport a la Bolivie ¡!! Donc on arrive toujours a bien manger…!

                Donc, arrives a proximite d’un beau massif, le “Cerro Castillo”, on s’est decides un matin, sur un coup de tete, a laisser les velos au garde du Parc pour les troquer contre nos sac a dos bien charges, pour 3 jours de trek a travers la montagne. Trek recommande par un cyclotouriste allemand rencontré en route. C’est ainsi qu’ en une ½ heure, nous nous sommes retrouves a pieds, avec nos sacs remplis de ce qu’on a pu trouver dans nos saccoches pour manger… soit pas grand chose pour 3 jours mais bon, c’etait parti ¡

                Le 1er jour etait plutot une marche d’approche d’une quinzaine de kilometres a travers la foret et de beaux volcans oranges… Le 2 jour, nous nous sommes enchaines 2 jours en 1, passant un 1er col a l’ambiance bien austere, bien minerale, dans les nuages, a travers un mauvais pierrier, et traversant meme quelques neves. Pas un chat, un froid bien tenace, une ambiance haute montagne a seulement 1300m d’altitude – c’est la magie de la Patagonie ¡ - quelques gouttes de pluie… Et la on leve la tete, on entend un frolement dans l’air : c’est un condor qui passe a 15 metres au-dessus de nos tetes ¡!! Magique ¡ Avec sa Colette toute blanche…

                Arrivant au campement suivant en tout debut d’aprem, c’est la qu’on decide de poursuivre et d’enchainer directement avec le 2e jour de rando, car il pleut un peu, et le reste de la journee risque d’etre long sous la tente… On passe d’abord au pied de 3 glaciers qui se decouvrent juste a notre passage, pour arriver a hauteur d’une lagune d’un bleu emeraude situee a la base du glacier du fameux “Cerro Castillo”. Ce massif porte bien son nom car ses nombreuses dents font vraiment penser aux remparts et aux tours d’un chateau. Une fois de plus : trop de chance, les nuages s’elevent a notre passage, nous laissant admirer cette splendide “construction” naturelle, puis a mesure qu’on s’eleve : la ville se laisse decouvrir  tout en bas, comme dans un decor de cinema, et nous arrivons a hauteur du glacier, a seulement 1600m d’altitude…

                C’est fou : au Perou, on se sentait en moyenne montagne a 5000m d’altitude alors que maintenant, on se croirait en haute montagne a 1000m ¡!!

                Tout en haut, il fait un froid de canard, et on descend a travers le 2e pierrier de la journee, avec nos doudounes et bonnets, essuyant quelques petites averses de pluie - voire de grele - mais legeres. Les mollets et les cuisses commencent a durcir apres 10 h de marche, et d’apres la carte, le campement suivant devait etre beaucoup plus proche… Mais non, il nous faut descendre et descendre encore, les jambes de plus en plus raides… Il est 19h… Mais ou est ce campement ¿… De toutes facons on ne peut pas bivouaquer avant, car la pente est trop forte, et nous n’avons pas d’eau pour cuisiner… Jusque la, pas de probleme, le moral reste bon, on y va doucement. On a meme la chance d’observer enfin des perruches vertes de tres pres, moment tant espere depuis l’Equateur et le Perou ou elles s’envolaient a chaque fois a notre approche, beaucoup plus farouches ¡ Du coup, le nez en l’air, l’observation de ces perruches nous valent de perdre le sentier… Et c’est en finissant par faire les sangliers a travers la vegetation que l’on atteint enfin le campement, en fond de vallee, au bord de la riviere…  Pas mecontents ¡ Mais loin d’etre les 1ers arrives, on doit se trouver une petite place un peu en pente pour la tente. On est tellement fatigues que ca ne nous empechera pas de dormir ¡… Et nos 400g de pates du soir auront le gout d’un festin ¡

                Le 3e jour, il ne nous reste plus que 10km de descente et de plat pour rejoindre Villa Cerro Castillo, la ville “point d’arrivee” du trek. Et heureusement car les jambes sont raides ;-) ¡

                On est trop contents de trouver quelques petits boui-bouis – tres chers – pour acheter plein de bonne nourriture apres 3 jours de pates “a rien” et d’avoine ¡… Il ne nous reste plus qu’a choper un bus ou faire du stop pour revenir aux velo, 40 km en amont.

 

 

2e partie : Patagonia sin represas

 

                Ca avait l’air simple en theorie mais c’est la que ca se complique ¡!!... Parce qu’il faut savoir que la región d’Aysen, en Patagonie, est en greve depuis 10 jours, et les manifestants forment des barrages a l’entree des villes pour bloquer la circulation… Etant donne qu’il n’y a qu’une route dans cette partie du Chili – la fameuse “carretera austral”, traversant le pays du nord au sud – c’est facile de mettre le bazar rapidemement.

                Concretement, ca veut dire : penurie d’essence (meme nous, on est embetes avec notre rechaud… Pour la rando, le garde a bien voulu nous depanner d’un ½ litre, mais pour la suite… on ne sait pas…), et difficultes de circuler. Beaucoup plus problematique pour les habitants qui veulent se rendre a leur travail que pour nous simples touristes…! D’ou quelques tensions entre eux meme si la plupart des gens sont POUR “la revolution”.

                De ce qu’on nous a explique, les habitants de cette región revendiquent beaucoup de choses : deja, le slogan que l’on peut voire partout ici est “Patagonia sin represas”. Ce qui signifie : “Patagonie sans barrages”. Car le projet est de consrtuire d’importante centrales hydroelectriques, avec des barrages sabotant le paysage, et de tirer des lignes electriques jusqu’a Santiago ¡ Donc utiliser les ressources naturelles de cette región en detruisant le paysage, seulement pour alimenter la ville de Santiago ¡

                De plus, le gouvernement de droite, en place pour 4 ans, depuis le printemps 2010, ne tient aucune promesse vis-a-vis de cette región deja tres isolee, et delaissee… Par exemple, la vie y est 2 fois plus chere que partout ailleurs au Chili (l’essence, la nourriture, et paradoxalement l’eau et l’electricite aussi ¡…) mais le salaire mínimum n’est pas indexe sur le cout de la vie donc la population ne s’en sort pas. Ils demandent donc des salaires plus eleves specifiquement dans cette región, une baisse des impots, plus de services de proximite dans le secteur de la sante et de l’education - car pour consulter  un specialiste, il faut faire des centaines de km, et les jeunes sont contraints de quitter la región pour aller a l’universite,… Tres pratique ¡ Bref, d’autres revendications egalement concernant les quotas de peche qui donnent la part belle aux gros exploitants, ne laissant rien a la peche artisanale, etc.

                Le mouvement se renforce d’ailleurs en ce moment, le garde du Parc vient de m’expliquer que la plupart des services commencaient a fermer dans les villes alentours, que les barrages se renforcaient, que la pression montait, et que des forces speciales de l’ordre etaient envoyees du nord a Puerto Aysen  - ou ca chauffe -, mais aucun ministre ne daigne se deplacer… Seulement de la repression ¡ Ca rappelle pas un autre pays… ¿!

 

 

3e partie : suite et fin de trek “Cerro Castillo”

 

                Donc pour revenir a notre histoire de retour de trek… Nous sommes restes comme 2 c.. sur le bord de la route pendant 1 heure en ne croisant aucun vehicule ¡… Nous n’avons vu qu’un bus passer mais plein, il ne s’est meme pas arrete ¡ Puis, nous avons eu la chance de rencontrer un mec en pick-up qui transportait deja gentiment 6 jeunes vers le nord, qui nous a embarque sur les 10 premiers km. La, il devait attendre un ami venant du nord, faire un echange, et chacun repartait de son cote. Donc il nous a propose, aux jeunes et a nous, de profiter de cet echange pour finir de remonter avec son ami. D’autres personnes tentaient le Stop sans succes… Nous avons attendu presque 2 heures. Et tout-a-coup, 3 voitures et un camión arrivent d’un coup ¡… Qu’est-ce qu’il se passe ¿ C’est la fete ¡ Ils s’arretent devant les personnes faisant du Stop au carrefour… Quelle chance ¡… mais non ¡ Ce sont des manifestants qui viennent poser un barrage ¡

                Heureusement pour nous, l’ami en question arrive de l’autre cote 10 minutes apres. Impossible de traverser le barrage mais aucune importance puisqu’ils font juste un echange de personnes et chacun fait ½ tour de son cote ¡ Bien joue ¡ C’est ainsi qu’on s’entasse a 10 dans le 2nd pick-up, avec tous les gros sacs : 4 dans la bennes, 4 sur la banquette arriere, 2 devant, et on arrive a remonter vers nos velos, sous la barbe des autres autostoppeurs qui, a mon avis, attendent encore aujourd’hui ¡

                A partir d’aujourd’hui, c’est decide : on ne quitte plus nos velos ¡ C’est le moyen de transport le plus sur et le plus rapide de la “carretera austral” en ce moment ¡ On s’accorde donc un jour de repos bien merite, dans un camping du parc ou on est seuls avec le garde, tranquilles… On fait notre feu de bois pour cuisiner, pour chauffer l’eau de la douche, on a des vivres… Tout va bien, il ne nous en faut pas plus ¡ Juste le bonheur ¡

               

               

               



28/02/2012
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