Jib y Julie en bici - La suite

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Petite histoire de Villa O’Higgins (le 4 mars 2012)

                Apres notre petit trek du Cerro Castillo, nous enfourchons de nouveau nos velos, sous une pluie bien froide, et enchainons des journees bien remplies, au bord de lagunes et de torrents aux couleurs tantot turquoises, tantot d’un bleu profond, apercevant au passage quelques glaciers par ci par la, des qu’on leve la tete… Sur la “carretera austral”, tous les jours offrent leur lot de paysages surprenants ¡

 

                En chemin, vers Puerto Bertrand, alors que nous laissons passer une averse, sous un abri-bus en buvant un bon the chaud, nous faisons une place a un cycliste tout trempe, pedalant dans le meme sens que nous mais arrivant de Chile Chico (vers l’Argentine). Et surprise : c’est un “ptit gars” de chez nous, qui tient une maison d’hotes pas loin de Borg-les-Orgues ¡ James.

 

                La pluie cessant, nous repartons tous les 3, et sommes finalement encoré ensemble apres une semaine ¡

 

                En descendant vers Cochrane, les cyclistes que nous rencontrons, qui se rendent au sud comme nous, commencent a s’inquieter par rapport au bateau, seule porte de sortie de cette route, une fois arrives a Villa O’Higgins.

 

                En effet, Villa O’Higgins est un tout petit village paume au milieu des montagnes, en cul-de-sac, et le seul moyen d’en sortir est de prendre un 1er bateau traversant le lac O’Higgins vers le sud, de rouler 15km jusqu’a la frontiere, puis de pousser le velo sur 7km cote Chilien sur un sentier praticable seulement a pied, pour ensuite reprendre un bateau  + 40km de piste avant d’atteindre la 1ere ville : El Chalten, faisant face au fameux “Fitz Roy”.

 

                Deuxieme facón de sortir : refaire en sens inverse les 230km de piste bien cassants (de nombreux cols)  jusqu’a Cochrane pour emprunter une route vers l’Argentine. Puis cote argentin : “nada” ¡ C’est le no man’s land sur des centaines de km : de loooongues lignes droites, du vent de face et aucun village ¡!!

 

                Troisieme solution : de Villa O’Higgins, emprunter un chemin dans la jungle et la montagne en prevoyant  4-5 jours d’autonomie, pour passer en Argentine par la col Mayer, mais c’est l’AVENTURE ¡ Pousser le velo, traverser 5 torrents dont certains avec de l’eau jusqu’a la taille, passer des ponts de singe avec le velo… Pas hyper recommande mais certains (fous ¿)le font ¡

 

                 Bref, l’info commence a se diffuser comme quoi a cause de la penurie de carburant due aux greves, le bateau partant 2 fois par semaine de Villa O’Higgins vers l’Argentine ne peut plus fonctionner… Mais, nous dit-on, un particulier assure une traversee avec son propre bateau samedi 3 mars.

                  

                 Nous apprenons cela le mercredi 29 fevrier… Bon que faire ¿ Ca parait ambitieux d’effecteur 230 km de piste difficile en 3 jours… Et en arrivant, rien ne nous dit que cette info passee de bouche a oreille soit fiable, ou si elle l’est, qu’il restera des places… Mais passer en Argentine, c’est ensuite des centaines de km horribles dans la pampa, sans moyens de se ravitailler…

 

                 Bon, allez, ca se tente ¡ Avec James, nous quittons tous les trois Cochrane mercredi en milieu de matinee, avec pour objectif d’enchainer de grosses journees… Ah oui j’oubliais, avec une contrainte supplementaire : choper un bateau a 130km de la, le lendemain (jeudi), a 14h. Unique bateau de la journee pour poursuivre notre chemin (nombre de traversees quotidiennes restreintes a 1 au lieu de 3, toujours pour cette question de carburant

 

1er jour : Le mercredi, sous un ciel azur comme on n’en avait pas vu depuis bien longtemps, ce sont 105km qu’on reussira a s’enchainer, soit 7h30 de “pur” velo, pas mal de denivelee (+ de1000m), le tout sur une piste pas toujours bonne (beaucoup de tole ondulee), et la fin de la journee a 21h15, a la nuit tombee…  Ce soir la, on rencontre Deborah, une Suisse partie depuis 2 ans et demi, qui a quitte Cochrane la veille, visant le meme bateau que nous.

 

2e jour : on repart tous les 4. Un bon col a s’enchainer des le matin sous la pluie, pour effectuer les 25km qui nous separent du 1er bateau. Obliges de se changer au col avant d’entamer la descente tellement on est trempes (transpi + pluie… Tres agreable ¡). Ca va, pour ce 1er objectif on etait larges puisqu’on arrive au bateau a 11h pour 14h. On retrouve a l’embarcadere d’autres cyclistes deja croises en chemin (anglais, americains, Chiliens), et c’est tous avec le meme objectif qu’on embarque ¡ Puisqu’il n’y a plus une seule voiture sur cette route, le bac fait le trajet presque a vide, avec pour seuls passagers, nous : soit 10 cyclotouristes ¡

               

                    De l’autre cote, toujours sous la pluie, il nous faut passer 3 cols, pas trop haut mais aux pentes bien severes… Dur dur mais ca passe (1500m de denivelee). Et chacun a son rythme vient se poser vers un cabanon, degotes par les americains, sur le bord de la route, qui nous permet de nous rechauffer autour d’un feu. Avec Jib, on decide de poser notre tente a cote car ca manque de place pour tout le monde a l’interieur, mais on ne dort que sur une oreille car il pleut des cordes toute la nuit et on finit par avoir peur que ca traverse… Finalement, on passe la nuit au sec…

 

3e jour : …mais c’est toujours sous la pluie que nous reprenons la route ce vendredi pour effectuer les derniers 55km jusqu’a Villa O’Higgins. On apercoit quand meme les glaciers alentours, c’est chouette, mais on n’est vraiment pas mecontents d’atteindre le village vers 13h dans l’idee de trouver un magasin pour agrementer nos pates a rien ¡ Malheureusement, c’est un peu une ville-fantome, et les seuls boui-bouis existants sont fermes.

 

                   Par contre, tres vite, on rencontré Mauricio, proprio d’un eco-camping tres convivial ou on ira se poser apres, qui nous indique l’adresse du fameux particulier qui effectue la traversee. On va tout de suite chez lui… mais mauvaise nouvelle : le bateau ne pourra pas partir demain… alors que certains attendent deja depuis une semaine ¡ Il nous attendait pour gonfler l’effectif, ayant appris (par le bateau precedent) qu’on etait 10 cyclistes a debarquer d’un coup : l’evenement dans ce “trou-du-cul du monde ¡”. Mais les “gardes-cote” lui interdisent de partir pour le moment a cause de mauvaises conditions meteo…

L’ambiance est bonne car on retrouve des cyclistes deja rencontres en route… et tout le monde se retrouve “dans le meme bateau” ;-)…

 

4e jour (samedi 3 mars) : Journee de repos passee a faire du pain grace au four a bois de la piece commune du camping, des crepes pour tout le monde… Journee conviviale… Mais on a hate de partir car ici il n’y a rien a faire, tout est tres tres cher… et il n’y a pas de distributeur ¡…

 

5e jour : On se leve tous plein d’espoir… Le mec du bateau, señor Fuentes, doit appeler vers 10h pour confirmer un depart a 12h30… Il fait moins mauvais que la veille (pluie non stop toute la journee, toute la nuit), on voit presque des trous de ciel bleu, le vent est calme…

10h, coup de fil : on ne part pas. La meteo sur le lac est  compliquee, et ce n’est pas parce que la meteo est paisible ici qu’elle l’est de l’autre cote. Pas d’autorisation. Ce será peut-etre pour demain matin, on saura ce soir ¡

 

                 Bon.., on traine… on prepare une grosse gamelle en commun vers 13h avec l’optique de bouquiner et trainer toute la journee…

13h30 : nouveau rebondissement. Coup de fil de Fuentes : autrorisation donnee pour 14h ¡ L’embarcadere est a 7km de la ville ¡!! Il nous faut a toute vitesses plier les tentes trempees, refaire les sacs, emporter la popotte dans les tuperware, enfourcher les velos… Vite vite vite, on pedale a toute vitesse ¡… On arrive au bateau en meme temps que le pick-up de señor Fuentes qui nous apprend que 5 minutes apres son appel, les garde-cote ont rappeles : l’autorisaton est annulee… Bouh…

               

                Plus qu’a rentrer “chez nous”… Certains commencent a imaginer un complot consistant a faire rester les seuls touristes pour les faire consommer… Je n’y crois            pas trop mais c’est vrai qu’il va falloir envisager une autre porte de sortie… Certains commencent a envisager le col Mayer (la voie aventureuse de 4-5 jours)…

Le señor Fuentes doit nous tenir informes ce soir pour un eventuel depart demain… Doit-on y croire ¿…

 

… a suivre…



04/03/2012
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